Education & Formation
Former les ingénieurs et scientifiques de demain
Le monde d’aujourd’hui ne ressemble pas au monde d’il y a 30 ans, même s’il en est l’émanation logique. Les innovations technologiques et scientifiques l’ont profondément transformé et nous commençons à peine à en soupçonner les conséquences. Il parait évident que les ingénieurs et scientifiques de demain devront résoudre de nouveaux défis, avec de nouvelles méthodes, davantage de créativité, et de nouvelles connaissances acquises tout au long de la vie.
IESF veut s’intéresser au parcours de formation de nos futurs ingénieurs et scientifiques et a d’ores et déjà posé quelques jalons dans son Livre Blanc :
- Développer la créativité individuelle et collective dès le cours préparatoire
- Former les très jeunes élèves au développement des intelligences multiples
- Renforcer le contenu scientifique de la filière S au niveau du lycée
- Encourager et certifier les parcours de formation tout au long de la vie
IESF poursuit ces travaux sur ces différents champs d’étude et continuera à faire des propositions.
Former l'ingénieur du futur
Nous entrons dans un monde de grande complexité. Un monde dans lequel la maîtrise de savoirs de plus en plus variés, la créativité, l’engagement personnel et l’aisance relationnelle seront les conditions incontournables du progrès. Un monde dans lequel les ingénieurs devront réapprendre de nouveaux savoirs plusieurs fois au cours de leur carrière.
Face à ces perspectives que l’on sentait déjà poindre dans la période passée, il est important de s’interroger sur la nature des fondamentaux qu’il convient de proposer et d’enseigner aux futures générations. Il est important de leur apprendre à apprendre, de leur apprendre à s’adapter et à imaginer des solutions nouvelles pour mieux interagir avec la société et participer ainsi à son développement.
Plusieurs axes font déjà l’objet de propositions sur le renforcement de la filière scientifique, sur l’enseignement vers la créativité et le développement des intelligences multiple ou sur l’enseignement de la complexité. Des travaux sont en cours sur le développement de l’apprentissage, sur la Formation Tout au Long de la Vie, su l’intégration des écoles au sein des COMUE…
IESF veut s’intéresser au parcours de formation de nos futurs ingénieurs et scientifiques tout au long de la vie.
Propositions
Développer la créativité en agissant
sur le système scolaire
Développer un portefeuille de compétences individuelles et psychosociales
dès le cours préparatoire pour des formations d’ingénieurs engagés et innovants :
- Déployer à l’échelle d’une ou plusieurs régions l’utilisation des méthodes Montessori / Freinet sur un mode expérimental pour des établissements pilotes.
- Lancer des classes de prépas pilotes dans la continuité des ESPI avec la mise en place de passerelles d’admission dans les écoles d’ingénieurs.
- Consacrer du temps à l’enseignement des pédagogies actives au sein des ESPE.
- Développer une approche programme du cours préparatoire jusqu’au niveau Bac+4 pour l’acquisition et l’évaluation progressive et différenciée de la créativité et des compétences psychosociales.
Restaurer une filière scientifique
au lycée
- Créer une nouvelle filière (évaluée à environ une classe S sur trois) qui, à partir de la seconde, serait destinée à apporter les compétences en ingénierie scientifique dont le pays a besoin. Elle doit intégrer les composantes modernes d’un enseignement d’excellence tant au plan des outils, que des concepts et en particulier l’interdisciplinarité.
- Utiliser les enseignements d’exploration (EDE) en seconde dans leur rôle d’aide à l’orientation, en profiter pour montrer ce que c’est que faire des sciences, faire dialoguer les mathématiques, l’informatique et la physique dans des projets.
- Favoriser l’inclusion sociale avec un programme d’identification des potentiels scientifiques chez les jeunes issus des catégories socio-professionnelles défavorisées.
Repenser la formation des ingénieurs pour répondre
au défi de la complexité
Engager des transformations pédagogiques pour adapter la formation initiale
des futurs ingénieurs de demain. Notamment :
- Développer l’intelligence de la complexité en enseignant les bases épistémologiques et les concepts fondamentaux de la pensée complexe.
- Accompagner les enseignements scientifiques et techniques d’un développement d’un véritable « esprit scientifique » et en particulier l’esprit critique.
- Préparer à l’univers numérique, non seulement par la maîtrise des technologies, mais aussi par une prise de recul sur la conception, les usages et les enjeux des données et algorithmes.
- Renforcer les compétences collaboratives et l’ouverture des étudiants par un enseignement plus multiforme et davantage d’activités collaboratives transdisciplinaires.
- Permettre l’épanouissement de la personnalité des étudiants en renforçant et valorisant les activités et l’engagement extra-scolaires
Transformer les établissements de formation en multinationales, vecteurs d’influence de l’industrie France
- Renforcer et rendre plus agiles l’exploitation des dispositifs et des plateformes de services pour les établissements d’enseignement supérieur et de recherche et faciliter les échanges entre établissements sur leurs projets via ces plateformes.
- Renforcer la notion de filière industrielle d’appartenance des partenariats et alliances internationales des établissements avec des coopérations de recherche, pouvant déboucher sur des résultats pour des entreprises françaises.
- Co-implantation et co-développement des établissements avec des groupes industriels : Associer les établissements aux projets industriels demandant des transferts de technologie dans le pays, en favorisant au voisinage l’implantation de clusters de science, recherche et technologie et incubateurs d’entreprenariat.
Publications
Présentation de l'Enquête 2016
formation tout au long de la vie et certification des parcours professionnels
Gestion des parcours professionnels
L’ingénieur du futur devra réapprendre de nouveaux savoirs plusieurs fois au cours de sa carrière professionnelle. Quel que soit son niveau de formation initial, l’élargissement du champ des connaissances et son évolution rapide font qu’il est en effet impossible d’imaginer de transmettre un corpus de connaissances suffisamment complet aux élèves ingénieurs pour pouvoir rester opérationnel sur un parcours de carrière de 30 ou 40 années.
La Formation Tout au Long de la Vie (FTLV) devra donc venir en support de l’évolution des parcours professionnels, en complément de la formation initiale ou pour des nécessités de réorientation de carrière.
La Formation Tout au Long de la Vie doit concerner tout autant les savoirs que l’enrichissement des compétences. La certification des savoirs et des compétences acquises et leur référencement sur des plateformes numériques reconnues deviennent alors un enjeu fort pour la crédibilité des parcours professionnels des ingénieurs et leur positionnement sur le marché du travail.
Propositions
Construire une offre d'accompagnement de l'ingénieur
tout au long de la vie
Développer pour la communauté des ingénieurs un « écosystème de développement professionnel tout au long de la vie », actionné dès la formation initiale. Notamment :
- Développer la curiosité, l’humilité et cultiver l’esprit de se former tout au long de la vie dès la formation en école d’ingénieurs.
- Développer l’utilisation des portfolios de compétences dès la formation initiale et avec un système de crédits standardisés.
- Inciter et accompagner les ingénieurs notamment avec la GPEC et l’APEC à clarifier fréquemment leur projet professionnel.
- Permettre aux écoles d’ingénieurs de devenir des véritables centres de formation continue, accueillir et offrir à leurs anciens et aux autres étudiants d’autres horizons des MOOCs, des programmes, des espaces de partage, etc.
Promouvoir une démarche proactive
pour les plateformes professionnelles
- Dissocier clairement les plateformes professionnelles, des plateformes généralistes.
- Mettre en place une démarche de créativité, qui serve de fondement à une approche proactive sur l’évolution des plateformes professionnelles.
- Reconnaître l'utilité des plateformes professionnelles comme support à la gestion des parcours professionnels grâce à leur capacité à mener en continu des bilans professionnels et orienter les usagers sur des trajectoires (formations, réseautages, candidatures, ...) qui correspondent au mieux à leurs appétences, se situent sur des parcours gagnants et répondent aux besoins du marché.
- Prendre conscience du danger lié à la position quasi-monopolitiste de la plateforme LinkedIn en France, renforcé par la nationalité de son siège social (Microsoft aux USA) et mener une approche « risque » sur cette situation, pour en déduire les actions à promouvoir à tous les niveaux ; réglementaires, incitatifs, organisationnels, techniques, ...
