Le président d'IESF Bernard Cathelain a cosigné une Tribune dans Le Monde le 4 septembre dernier sous l'impulsion et l'analyse du Collectif Maths&Sciences.
Les entrées en cycle d’ingénieur chutent en 2023. Elles correspondent aux premiers bacheliers (promotion 2021) issus du lycée nouvelle réforme. Coïncidence ou conséquence ? En tous cas, plus que de quoi placer la refonte du lycée et le renforcement des enseignements scientifiques au lycée parmi les dossiers prioritaires du nouveau gouvernement.
Groupe de réflexion sur la formation scientifique, le collectif Math & Sciences s’inquiète, dans une tribune au « Monde », du net recul des nouvelles inscriptions en cycles d’ingénieurs, alors qu’il n’y a jamais eu autant de besoins.
La réforme du lycée général a cinq ans. Elle a remplacé l’organisation du lycée en séries par un système « au choix » qui impose un tronc commun auquel s’ajoutent trois spécialités à choisir parmi treize en 1re, réduites à deux en terminale. La réforme a entraîné une baisse massive de l’accès aux parcours scientifiques, particulièrement importante pour les filles. Elle est assortie d’une perte de polyvalence qui réduit d’autant les possibilités d’études supérieures.
Malgré les alertes répétées sur les conséquences délétères de cette organisation, aucune correction systémique n’a été proposée. Le déficit de formation scientifique perdure donc au lycée alors que les besoins s’accroissent, en particulier dans les métiers exigeant un haut niveau de compétences scientifiques et technologiques.
L’étude de l’effet de la réduction massive de l’accès aux sciences au lycée sur les études supérieures devient cruciale pour évaluer la capacité du pays à relever les enjeux sociaux, environnementaux, technologiques et économiques actuels.
Les indicateurs publiés pour les cycles d’ingénieurs à la rentrée 2023 correspondent précisément à l’arrivée des premiers diplômés du bac réformé. Ils montrent un recul de 11,5 % du nombre des nouveaux inscrits, revenant au niveau de 2016 à 42 239 étudiants, contre 47 745 en 2022. Cette forte baisse rompt avec une augmentation régulière depuis des décennies, alors même que le nombre de places a crû. Elle présage d’un affaiblissement du niveau des candidats et d’un repli des futurs diplômés en 2026, en contradiction avec les besoins grandissants des entreprises et l’objectif annoncé du gouvernement dans son plan en faveur des énergies vertes en 2023.
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